mercredi 17 avril 2013

Comment ne pas rater son financement sur Ulule et cie ?

Kickstarter : va y'a avoir du retard dans ta gueule !

J'ai participé à plusieurs campagnes Kickstarter et Ulule et des exemple de plus en plus en plus nombreux tendent à prouver que si les promesses des auteurs ressemblent souvent à ça :

Et l'Auteur a dit : "Tu recevras en plus une serviette de toilette à ton nom"

 Au bout du compte ça ressemble plutôt à ça :


C'est les serviettes qui nous ont mis dedans, pardon !

Ce qui rend les rares personnes qui respectent les délais encore plus appréciées (allez acheter un exemplaire de Space Sword pour soutenir les auteurs capable de respecter une deadline et aussi parce que c'est un chouette jeu).

Don't Rest your Head :  financé le 14 septembre 2011.
yannlefebvre31 a dit il y a 7 mois "La sortie s'approche donc". Mais elle a des petits pieds, c'est ballot.

Légendes de la Garde : financé le 10 janvier 2012
"la parution est prévue pour la fin du premier semestre 2012" suivi en mai 2012 par "Quand à l'ouvrage il y a encore un bon mois de travail avant qu'il ne soit envoyé à l'imprimeur". Déconnez pas, la poste est peut-être super loin de chez lui.

Ryuutama : financé le 18 juin 2012
"Parution prévue : fin été 2012". Ce n'est plus un Lapin Marteau les amis c'est...

Heureusement qu'on n'a pas promis de serviettes !

Et il y d'autres projets dont la gestion a été autrement plus catastrophique (Mike "Oups j'ai perdu tout l'argent" Nystul et James "Je boude" Malizewski).

Les auteurs/éditeurs de ces projets se sont répandus en excuses et ont la délicatesse de tenir leur souscripteurs au courant (plus ou moins régulièrement selon le cas, l'éditeur de Ryuutama a très bien géré le rythme à adopter en cas de retard et je l'en remercie).

Ces projets qui affichent des retards souvent considérables ont malheureusement un effet un peu plus gênant : saper la crédibilité de ce moyen de financement. Qui va encore vouloir financer un projet de cette manière quand on voit la montagne de casseroles qui est en train de s'accumuler ?

Mais plutôt que de jouer les donneurs de leçons (ce qui ne nécessite au fond qu'un clavier et un peu de temps libre) essayons de voir quels enseignements on peut tirer des expériences ci-dessus.


A quoi va servir l'argent ?

A moins que ne vouliez uniquement vous payez des vacances au Bahamas, l'argent récolté vise à :
_Financer les illustrations
_Financer l'impression
_Financer l'expédition du produit finit
_Vous rapporter de l'argent

Le dernier point est important : si vous vous retrouvez à devoir fournir du travail supplémentaire et que vous avez l'impression de faire ça "pour rien" ça peut très rapidement saper votre motivation.

Voilà ce que j'en fait de ta souscription, chuis un artiste moi !

Quand dois-je lancer le projet ?

Une fois le texte du jeu terminé, bouclé et corrigé. Pas avant ! Deux avantages :
1. Tant que le texte n'est pas terminé, rien n'avance : ça peut motiver.
2. Dés le départ du projet vous pouvez proposez aux souscripteurs un PDF de votre beau jeu et ils sont content (cf le kickstarter de Fate Core).

Qui dit PDF, dit plein de correcteurs gratuits ! Mwaahahahahah !

Ne lancez jamais de projet avec des gens avec lesquels vous travaillez pour la première fois. Faites-vous la main avec un autre projet, moins ambitieux s'il le faut pour voir si vous pouvez compter sur eux. L'enthousiasme ne fait pas tout, quand il faut se coller à son ordi pour bosser c'est la première chose qui va disparaitre.

Allo ? Quoi ? La maquette ? Ouais chuis à fond dessus là !

 

Comment gérer les paliers ?

Un point à ne pas perdre de vue : les souscripteurs viennent pour acheter le produit que vous avez annoncé au départ. Pas pour des mugs, des serviettes de bains, une partie avec vous ou un pin's.

Dans l'exaltation qui peut suivre le flot ininterrompu des souscriptions (si tout va bien...) on peut avoir envie de faire plaisir à ses souscripteurs. Ce serait une erreur, ne perdez jamais de vue votre objectif de départ.

Cela signifie qu'au départ les améliorations éventuelles doivent concerner le jeu en lui même (couverture rigide ? Couleurs ?). N'oubliez que cela augmente le poids des livres et peut avoir une incidence sur les frais d'expédition, donc sortez bien votre calculette avant de promettre tout et n'importe quoi.

Tout autre type de bonus (même des chapitres supplémentaires par exemple) implique une surcharge de travail, donc des délais supplémentaires et des frais supplémentaires (même envoyer un simple PDF prends du temps).

A moins de travailler avec tout une équipe d'auteurs et d'illustrateurs avec lesquels vous avez mené plusieurs projets à bien ne vous lancez pas dans des bonus à tout va. Même si certains projets ont pu attirer de nouveaux souscripteurs par le biais de bonus particulièrement intéressants cela nécessite des moyens que la plupart d'entre nous n'ont pas.

De mon côté je vais continuer à publier mes jeux sur Lulu au rythme qui me convient sans me mettre la rate au court-bouillon. Je sais, je suis un vieux con paresseux.

Allez, faut que je boucle Dojos & Drag...Zzzzzzzzzz

5 commentaires:

Etienne Bar a dit…

Excellent billet.
Si seulement certains pouvaient en prendre de la graine ;-)

Olivier a dit…

Article fort intéressant sur le travers des projets de financement comme kickstarter. C'est toujours facile de promettre mais le plus dur est de rester motivé et tenir ses promesses.

Pour l'instant, je reste aussi à mes projets d'auto-publication sur lulu. Au moins, les acheteurs achètent quelque chose de réel et on n'a pas a gérer la logistique. Enfin c'est moins rémunérateur aussi (comme je fais du prix coutant, zéro fois pas grand chose, ça fait toujours zéro :-) )

Bonne continuation

Kobayashi a dit…

Bon courage pour tes prochains projets en tout cas !

shlopoto a dit…

Vieux con je sais pas mais paresseux, ça semble discutable, vu que tu as déjà une bonne ludothèque à ton actif. =)

childeric maximus a dit…

Je rejoins Etienne.

Bravo !