mercredi 3 avril 2013

L'habit fait le moine

Il est assez facile de voir quel jeu va vous convenir sans vous lancer dans une étude comparative des systèmes de jeux ou celle de la Philosophie Ludique de Comptoir de leurs auteurs respectifs :

Mutant Epoch est là, Apocalypse World est ici

Le plus drôle dans cet exemple c'est que beaucoup de gens auront un choix très tranché ("Ah mais y'a pas photo, je prends...") tout en faisant un choix diamétralement opposé à celui de leur voisin.

Tout ça pour dire deux choses :

1. Maintenant on a le choix entre beaucoup de jeux et c'est bien. Ne comptez pas sur moi pour revenir au soi-disant âge d'or du jeu de rôle, ce sera sans moi. J'aime beaucoup la profusion et la créativité actuelle.

2. Faire une couverture de jeu de rôle est un exercice difficile c'est la première chose que le client va voir et il vaut mieux ne pas lui mentir sur la marchandise.

Faire une bonne couverture, c'est compliqué

Contrairement aux exemples ci-dessus personne n'est réduit à choisir entre une couverture flashy et du minimalisme abstrait. Parce que justement on peut faire minimaliste et très parlant comme en témoigne cet excellent fil sur rpgnet :

C'est pas mal quand même non ?

Sur le même thème on peut aussi faire plus figuratif et donner tout autant d'infos sur l'ambiance d'un jeu :

Oui je sais, la typo pourrait être mieux choisie

N'oubliez pas qu'une couverture de jeu de rôle n'est pas une couverture de BD (Eleusis par exemple qui me fait croire que je vais jouer un espion grec dans les années 80) et elle doit être un minimum en lien avec l'ambiance du jeu  (Watsburg qui a le look d'un supplément AD&D sur l'urbanisme médiéval alors que le jeu repose avant tout sur la gouaille et le caractère bien trempé des personnages. Sur le même thème on peut jeter un œil à la vieille couverture de Thieve's World). C'est d'autant plus regrettable que dans ces deux exemples les illustrateurs ont fait un excellent travail, mais pour moi il y a un vrai décalage entre l'emballage et le contenu.

On peut mettre du cul ?

Autre petite remarque, je supporte assez mal le "politiquement correct" américain où le moindre bout de téton sur une couverture soulève des chasses aux sorcières aussi délirantes que disproportionnées. Mais je suis également d'accord avec certains auteurs, comme celui d'Atomic Robo :

No “cheesecake”: This is nothing more than Scott and I having the audacity to treat women like human beings. I mean, come on, 99 times out of a 100, there is no reason at all to frame a panel from the perspective of a girl’s ass. Grow up already.

En gros mettre une femme à poil alors que rien ne le justifie (notamment au niveau de la thématique du jeu) est rarement une bonne idée.

Au cinéma ce n'est pas mieux

Le jeu de rôle n'est pas seul en cause, les affiches de cinéma ont connus depuis quelques années une baisse de qualité significative. Il fut un temps où on avait droit à ça :




Ou ça


Ou encore ça



Vous n'êtes pas obligé d'aimer mais ça avait quand même de la gueule, maintenant on a droit à ça :



Sans parler des deux autres variantes : le gros plan sur une tête (oui les français aussi) ou le héros en plan américain.(oui les français aussi comme , ou ). Faites-vous plaisir.

J'aimerais autant que nos couvertures de JDR ne connaissent pas le même sort..

2 commentaires:

childeric maximus a dit…

Très bon.

Je verrai les couv sous un autre angle.

Blakkrall a dit…

Ça aura au moins le mérite de tenir Etienne à distance des jeux qui ne sont pas faits pour lui :P