mercredi 12 février 2014

Numenéra : le bestiaire

J'ai enfin eu le temps de parcourir le Ninth World Bestiary pour Numenéra.


Le gros avantage de Numenéra pour le meneur de jeu c'est la possibilité de définir un PNJ avec un seul et unique chiffre : son niveau. C'est autant de place de gagnée pour la description de la créature qui n'est pas encombrée par un fatras de données techniques assomantes.

Les premières pages du bestiaire vous donne les outils pour créer vos PNJ et autres monstres à la volée (combien de points de vie ? Comment déterminer son armure ? Les dégâts qu'ils infligent ? Etc.). Une question importante (Comment s'assurer qu'un monstre correspond bien à l'ambiance de Numenéra ?) est également abordée.

Les animaux domestiques sont passés en revue en 2 pages, ce qui est un peu court et surtout on touche la principale difficulté des univers originaux : tout est original et les joueurs n'ont plus vraiment de repères. Lorsqu'il n'y a pas de chats, de chien ou de chevaux mais juste des Seskis, des Frill Bauls et des Quebs on prend le risque de perdre rapidement l'attention des joueurs. Ce qui créé l'originalité, la différence, c'est le contraste avec une situation plus normale. Le livre de base de Numenéra avait résolu ce problème en séparant l'univers en deux, d'un côté le très classique Bastion et de l'autre les délires psychédéliques des Terres Extérieures. Si les personnages tombent sur des Xzzlut et des Prkbonbrdr' à chaque fois qu'ils tapent dans une poubelle la lassitude va rapidement prendre le pas sur l'émerveillement.
 
Vous trouverez également deux pages de tables de rencontres aléatoires qui ne manquent pas d'intérêt : vous saurez en un coup d’œil dans quel type de milieu on peut trouver une créature particulière.


Véritables monstres ou faux Pokemons ?

Le cœur du livre ce sont les 120 pages consacrées aux créatures (sur un total de 160 pages). Chaque créature occupe une page, avec une illustration, une brève description, quelques données techniques (mouvement, dégâts, armure) mais également une motivation, leur tactique de combat, leur attitude générale et bien évidemment... Le loot ! Dans le 9ème Monde, fouiller les cadavres ne sera pas passé de mode...

Mais plus encore que le texte, ce sont les illustrations qui font l'intérêt d'un bestiaire, particulièrement lorsque les créatures décrites ne correspondent à rien de connu. Dans l'ensemble je les trouve assez réussies et elles évite le ridicule ce qui n'est pas rien (à quelques exceptions près comme le Flying Elchin par exemple qui semble sortir tout droit d'une Pokeball). En essayant d'être original à tout prix on peut facilement tomber dans l'absurde (les malheureux lecteurs d'Isle of the Unknown pensent encore avoir acheté un supplément pour Pokethulhu). Et c'est cette originalité qui fait tout l'intérêt de ce bestiaire qui peut-être utilisé pour bien d'autres univers que Numenéra. Que votre genre de prédilection soit la science-fiction, l'horreur, ou le post-apocalyptique vous pourrez trouver facilement une créature qui pourra surprendre vos joueurs. En tant qu'amateur de Cthulhu An Mil je sais déjà que certaines horreurs vont trouver le chemin des forêts françaises...



Pour quelques monstres de plus

En plus des "monstres" nous avons droit à trois personnages génériques : un arch-Nano (quelqu'un qui a fusionné avec les Numenéra), un guerrier redoutable (deadly warrior) et l'empoisonneur (poisoner). Le premier fait un méchant assez intéressant, le second vous servira à botter le cul des joueur et le troisième est surtout intéressant car les effets de différents poisons sont décrits et l'originalité de Numenéra transparait dans les description (un poison qui inverse la gravité pour la victime par exemple).

L'ouvrage s'achève avec 17 PNJ qui peuvent être des ennemis ou des alliés potentiels pour les PJ. On y trouve tous les niveaux de puissance et dans l'ensemble ils sont originaux et bien trouvés. Ils ont tous des motivations clairement définies ce qui facilitera la tâche du MJ lorsqu'il souhaitera les incarner.


Le verdict de l'Ours

The Ninth World Bestiary est, comme son nom l'indique, un bestiaire simple et fonctionnel qui ne cherche pas à réinventer le genre. Il n'a donc rien d'indispensable. Mais les meneurs de Numenéra peuvent craquer les yeux fermés, ils y retrouveront tout ce qui fait le charme du livre de base. Pour les autres le travail de conversion pourra se révéler plus ou moins long selon leur système favori mais il bénéficieront d'une sélection de monstres très originaux qui ne manqueront pas de susciter l'intérêt du plus blasé des joueurs.

1 commentaire:

childeric maximus a dit…

Ha ha ha !

je ne craquerai qu'après avoir lu le livre de base !